COMMANDITÉ

ENTREPRENEURIAT

Vous savez, l’entrepreneur requin ? Celui qui fait des affaires au détriment d’autrui ? Il ne semble plus avoir la cote. Pour preuve, nos nommés sont tous tournés vers l’Autre. Que ce soit dans une volonté de conquête mondiale, d’écoresponsabilité ou d’engagement social, ils entraînent dans leur élan un bien-être commun. Et ce faisant, ils redéfinissent chacun à leur façon une industrie aussi établie que le voyage, la bière, la littérature, la mode et la technologie…

Richard Chénier

Comment conquérir le monde en quelques étapes

Au Centre de l’entrepreneurship technologique (Centech), Richard Chénier parraine plusieurs des entreprises technos québécoises les plus prometteuses. Si votre projet un peu geek a du potentiel, il vous y offrira les ressources et l’expertise nécessaires pour qu’Airbus ou le gouvernement américain vous supplient de travailler avec eux. Et la recette est éprouvée ! Une trentaine d’entrepreneurs en profitent à chaque cohorte. D’ailleurs, afin que toujours plus de Québécois d’ici se fassent connaître à l’international, le Centech ouvrira cette année son Centre de collision d’innovation, un espace de collaboration pour visionnaires de tous horizons.

« On s’en sacre d’être les meilleurs à Montréal, on veut être les meilleurs au monde ! »

Minuit moins cinq

Réanimer nos vieilles guénilles (et vaincre le capitalisme)

Depuis novembre dernier, L’Anse-Saint-Jean (petite municipalité du fond du Saguenay) compte un nouveau safe space. On y coud de magnifiques accessoires mode zéro-déchet, tout en rêvant d’un monde meilleur. Une petite oasis de bon, en marge d’une industrie habituellement polluante et peu éthique. Devant le succès de leur atelier, les trois vingtenaires à l’origine de la coop Minuit moins cinq espèrent ouvrir bientôt un centre de tri textile régional et intégrer des migrants dans leur joyeuse chaîne de production… Quand valoriser la région rime avec répandre la bonté.

« Dans le meilleur des mondes, on en finirait avec le capitalisme, le patriarcat et le racisme. On y travaille tranquillement, à notre échelle, avec notre coopérative aux décisions horizontales, notre pratique du care et nos tâches variées. »

Frédéric Lalonde

Voyager dans le futur

Très jeune, Frédéric Lalonde est tombé dans la marmite de l’informatique. Celui qui avoue souffrir du virus de l’entrepreneuriat a choisi de mettre ses passions à profit pour créer une application. Et quelle application ! Hopper nous permet de trouver des billets d’avion au meilleur prix, et, depuis janvier, elle est en tête des palmarès mobiles de l’industrie du voyage, dépassant les Expédia et Booking.com de ce monde. Puis ce n’est que le début pour Frédéric Lalonde, puisqu’il part maintenant à la conquête des autres aspects de nos vacances… L’hôtellerie n’a qu’à bien se tenir !

« Au moment où l’on se parle, on vend jusqu’à 2 millions de billets par jour. Ce qu’on veut devenir, ce n’est pas la meilleure application de vols au monde, mais une application à laquelle on délègue toutes nos décisions de voyage : transport, location, bouffe, logement, activités, etc. »

Gabriella Kinté

Au Service Des Communautés mises de côté

Il y a un an, Gabrielle Kinté fondait la librairie Racines à Montréal-Nord, quartier sous-estimé qui l’a vue grandir. En plus de s’imposer loin des centres universitaires et d’avoir été sociofinancée, sa librairie met de l’avant les ouvrages de personnes racisées, une littérature peu diffusée et encore moins enseignée. L’objectif ? Aider les victimes de racisme à trouver des voix qui leur ressemblent et, ultimement, nous permettre de tous mieux nous comprendre.

« Les communautés racisées ont énormément de talents et de choses à raconter, mais elles sont peu représentées dans les espaces culturels québécois. Politiquement, on doit donner à ces voix l’occasion de s’exprimer. Ce n’est pas un enjeu de volonté individuel : pour qu’on puisse s’asseoir à table, il doit y avoir une chaise pour nous… »

À la santé des bonnes valeurs !

À l’origine de la brasserie New Deal, il y avait une marque de bière : la Boldwin. Née grâce à Jean-François Giguère, ses partenaires et leur soif de faire une différence, elle réunit des ingrédients bio, une démarche écoresponsable et d’importants choix éthiques (citons le salaire minimum à 15 $ pour les employés impliqués dans sa création). Aujourd’hui, c’est tout un réseau de brasseurs qui s’est joint à Giguère pour étendre belles valeurs et boisson à la grandeur de la province. Comme quoi on peut vraiment refaire le monde autour d’une bonne bière…

« Quand tu as les yeux d’un investisseur d’impact, tu ne regardes pas uniquement le plan du point de vue monétaire : tu vois également ce qu’il apporterait à la société. On est de plus en plus conscients du fait que les consommateurs cherchent les entreprises qui font une différence. »

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